HISTOIRE BAGAM (MENGHA’KA)
SITUATION GEOGRAPHIQUE
By Syvestre Tata (Mommia, mizche zamey)
SITUATION GEOGRAPHIQUE
By Syvestre Tata (Mommia, mizche zamey)
Inventor of The Bagam Scripts
Le Groupement Bagam est situé au nord-est de Mbouda, chef –lieu du département des Bamboutos dans la région de l’ouest cameroun.Il est entouré aux 3/4de jolies collines de : Bamessingué ; Bamesso ; Bamendjinda ;Bali-gham ;et Bafandji puis par la rivière du Noun, de quoi inspirer un adorateur des musés
Le territoire qu’il occupe a ce jour n’est pas le sien à l’origine ;ce sont des terres conquises apés de nombreuses et fructueuses batailles livrées aux premiers occupants ainsi délogés ou colonisé
ORIGINE DES BAGAM
A- PARTIE HISTORIQUE : Origine
C’est assez curieux de constater qu’une ethnie jusqu’ici connue comme bamiléké soit de descendance Bamoum quoi que leurs dialectes ne soient pas les mêmes
Les Bagam comme les Bamoum et les Voutes (babouté) sont issus d’une même tribu appelée Rifoum, connue à ce jour sous le nom de Tikar à Bankim,ou encore Ndoubo en Bamoum
Après la mort du roi de ce groupement ethnique 04 de ses fils, écartes de la succession par leur frère ainé Nji-Mbam,devenu Roi et Tyran , se révoltèrent , quittèrent leur sol natal et descendirent vers le Sud –ouest de leur région pour s’y installer
L’Ainé des quatre émigrants qui deviendra par la suite le premier souverain Bamoun était Nji – Nshare.Son frère cadet de même mère Ngo’so ne se séparait jamais de lui
A cause de l’inconduite de ces deux frères inséparables le successeur de leur père ne les estimait pas et nourrissait des mauvaises intentions à leur égard .heureusement pour eux leur sœur était au courant de cette situation et de ce que leur père pensait faire à ces deux princes qui lui désobéissaient affrontement. le jour où le roi voulais les châtier, ils étaient partie pour une partie de chasse et seule leur sœur savait l’endroit précis où ils se trouvaient .elle les y suivit clandestinement ;les mis au courant de tout ce qui se tramait à leur endroit et s’opposa énergiquement à leur retour au village ,parce que leur vie était en danger
Elle rentra seule au foyer et invita leurs deux autres frères consanguins rentrés des travaux champêtres à la suivre afin que tous les cinq quittent ce village où leur existence était menacée par le roi au pouvoir. En partant, ils laissèrent des consignes à leurs mères de les faire suivre vers le sud- ouest par tous ceux qui sympathisaient avec eux et qui leurs était fideles
C’est ainsi que commença l’exode à Rifoun. Mais il leur fallait trouver des terre ou se fixer, et ils ne pouvaient les obtenir des premiers occupants hostile à cette invasion qu’en se battant avec eux. Ils razziaient tout sur leur passage et s’emparaient de tout ce que les vaincus les laissaient après eux en s’enfuyant ou en se constituant prisonniers ; ils pouvaient alors s’installer sur les terrains de leur choix en fondant ainsi des villages dont ils devenaient automatiquement des chefs.
Leurs première conquête fut le village de Mbén ou ils s’installèrent tous sous le commandement de leur frère aine Nji-Nshare.Ce dernier voulu être seul maitre de tous ces territoires conquis et dés lors ;commença à éloigner malignement ses trois autres frères et tous les leurs en les envoyant à des expéditions lointaines au delà du confluent du Mbam et du Noun, car c’est à cet endroit précis qu’il voulait fixer les limites de ses possessions.
C’est alors que Nji-Nsharé fit venir son frére cadet Ngo’so et lui fit savoir qu’il voulait continuer la conquête des nouvelles terres au delà du Mbam et que cette mission lui revenait Il ordonna à Ngo’so d’apprêter ses troupes et de marcher sur ce pays qu’il convoitait, en le rassurant qu’il allait garantir le renfort en le suivant lui-même en personne avec d’autres troupes d’arrière garde
Son jeune frère qui n’avait aucune arrière pensée et ne savait rien des intentions que son frère nourrissait en lui en le chargeant de cette mission ne voyait que l’extension de leur territoire et accepta de bon cœur cette mission ; il se mit à la tête des troupes que son frère lui avait confiées et se lança à la conquête des terres nouvelles. Quelques jours plus tard, son jeune frère Nji-Nsharé le suivit avec une arrière garde fortement armée, mais non pas pour renforcer ses rangs ou pour lui venir en aide en cas de difficultés mais plutôt pour l’empêcher de revenir au village mbèm et même l’éloigner davantage des terres conquises
C’est ainsi qu’après la traversée de la rivière Mapé avec ses troupes à pirogue Ngo’so renvoya les embarcations à son frère et ses troupes ;mais quelle ne fut sa surprise quand il constata que Nsharé immobilisa les pirogues de son coté et lui fit un signe d’adieu ;c’est en ce moment que Ngo’so comprit son frère voulais plutôt se débarrasser de lui et de ses gens ;et comme il ne disposait plus d’aucun moyen pour retraverser la rivière Mapé en direction de son frère pour se battre avec lui ;Ngo’so contint sa colère et continua à se battre pour se trouver un nouveau territoire ou s’installer avec les siens. Après plusieurs jours de marche et de combat il arriva à Nso qu’il conquit facilement .le coin lui plut et il s’y fixa avec toute sa suite et crée ce groupement du Nord –ouest Cameroun qui à pour nom Nsaw ou Nso .il gardera des très mauvais souvenirs de son frère et jugera de se venger tôt ou tard.
Ayant constaté le tour que Nsharé avait joue à son frère cadet Ngo’so ,Mbévé (futur souverain bagam ),Folepon ( futur chef baleng) ,Fut (futur chef de bafut) quittèrent le village Mbèn et descendirent avec tous ceux qui leur était fideles ,plus au sud ou chacun d’eux malgré les multiples difficultés rencontrés de la part des premiers occupants purent se fixer sur des terres volcaniques très fertiles et favorable au pâturage des animaux
Mbévé et sa suite s’installèrent a Nkou-gham ; Folepon à Nkouté prés de Nkounden et Fut suivit Ngo’so au nord-ouest et se fixa à Bafut
Nsharé toujours insatiable continuait à pourchasser ses propres frères dans le but de les éloigner davantage pour se faire plus d’espace.
Il n’eut pas le courage de commencer immédiatement par Fong –Mbévé qui disposait de presqu’autant de vaillants guerriers que lui . Son second défi fut donc lance contre Folepon de Baleng qu’il refoula facilement chez les Banden ( actuel Nkounden) les fuyards qui ne manquaient pas de bons guerriers parmis eux soumirent les Banden et les obligerent a traverser le Nounet la Mifi audela de la quelle ils purent trouver un coin oû se refugier.Puis ce fut le tour de Bafut , et ce dernier comme nous l’avons vu plus haut,alla s’installer à Bafut , dans la region du Nord –ouest
Apres toute cette agitation ,Nshare ne vécut plus longtemps et mourut de la peste (Sambanti).Son fils Mbouombouo-Mandû lui succeda et voulu reprendre les batailles à l’exemple de son pére , mais il fit long feu et mourut tres jeune.
N4Sangou, son frere lui succéda et sa première occupation n’était que d’aller livrer bataille à son oncle à NSO pour le soumettre ou le ramener avec son monde comme captifs à Foumban ; mais helas , ce fut tout le contraire .Au cours d’un raid qu’il fit à Banso dirigé par lui-même en personne ,il fut tué par ses adverssaires et son crane fut conservé comme relique par les vainqueurs.
Ce n’est qu’après huit années de multiples pourparlers sans suite qu’en fin , en 1907, les Ba-Nso remirent ce précieux crane au Lieu tenant allemand Von Wenckstein, chargé de recevoir les prestations des conditions de paix entre les Bamoun et les Ba –Nso
Laissons cet Officier nous relater dans son bulletin n°6 du 1907 , page 258, cette scène historique
((Apres que les conditions de paix eurent été remplie à Ba-Nso,je me mis en route pour rentrer à la station par le territoire Bamoun .deux heures après mon arrivée à Matapit situe à environ un jour de marche à pied de Foumban ,Fon-Njoya qui m’avait envoyé un message relatif à la restitution du crane de son père arriva à Matapit ,accompagné de beaucoup de ses hautes personnalités et d’un groupe de ses guerriers.
Apres des salutations chaleureuses ,Fon-Njoya me pria de lui remettre ce jour –même le crane de son père Fon-Nsangou ,récupère à Banso.Cette remise de crane fut une scène vraiment émouvante ;ce fut tout à fait le contraire de ce qui s’était passée à Ba-Nso lorsque FoNso me remettait le dit crane .On remarqua tout de suite que les visages de Fon-Njoya et de ses notables traduisaient l’expression d’une peur terrible, d’un angoisse indispensable ,au moment où la tête de Fon-Nsangou fut sortie du panier ainsi que les effets vestimentaires qui lui avaient appartenus et donc il s’était vêtu le jour de la bataille.
Les traits de Fon-Pâm accusèrent une profonde tristesse quand il osa regarder le crane de son père.))
Ce precieux objet ,une fois arrivee a Foumban sera inhumé au lieu de sépulture de la famille royale, à cote des précédents rois Bamoun, prédécesseurs de Fon-Nsangou.
Ici à Matapit ,on constataient même une certaine méfiance que l’on pouvait lire sur les visages de Fon-Njoya et ses notabilités .Lorsque je m’apprêtais à sortir le crane du papier ,les notabilités de Fon-Njoya se précipitèrent autour de lui et moi un cercle serre .on put facilement deviner l’expression que traduisait le visage de Fon-Njoya :Est –ce vraiment la tête de mon père ? ce fut un coup d’œil amer et singulier que Fon-Pâm jeta en une seconde seulement sur le crane que je lui tendis ; puis ce grand ,costaud et fort homme s’effondra comme un enfant ,en larmes. Il fut relevé par ses notabilités qui sanglotaient tous. Il fallut attendre un moment pour que Fon –Njoya se calme et retrouve sa serinette ; puis, il ne pria de lui remettre le crane .Il le caressa pressa sur sa poitrine et versa de nouveau de chaudes larmes.
Il ordonna ensuite que le crane fut enveloppe des mêmes vetements de son feu père et qu’il fut, mis dans le joli panier qu’il avait fait amener à cet effet. Le souverain resta longtemps la’, silencieux les yeux fixes sur le panier qui contenait le crane de son père ;puis soudain ,il se retourna ,me sera fortement la main et dit : Je te remercie mille fois ;ce n’est que maintenant que je vois que tu as de bonne intentions envers moi. En fin il me demanda l’autorisation de rentrer à Foumban.
Fon-Njoya ne monta pas sur son cheval pendant le voyage retour ainsi que toutes les notabilités qui l’accompagnaient ;tous ,la tête découverte, suivirent silencieusement le panier-cercueil et toute cette scène ne représentait qu’un signe de l’amour d’un enfant envers son père et l’attachement d’un peuple à son chef mort au champ d’honneur Ce ne fut qu’à partir de ce moment où Fon-Njoya beaucoup considère et respecte par beaucoup de ses sujets comme de n’avoir pas ramené le crane de son père à Foumban.
Ceci explique pourquoi les Bamoum, comme d’ailleurs tous les ressortissants des régions de l’Ouest et du Nord – Ouest ont le culte de crane de leurs morts et surtout des chefs et notabilités morts en guerre.
Une fois qu’un grand chef meurt, il est enterré assis ou debout. On introduit sa tête dans un pot en terre cuite. Apres la décomposition du corps, on récupère facilement le crane qui est alors précieusement conservé dans une maison ou case particulière où de temps en temps et surtout en des occasions spéciales ,son successeur va lui rendre le culte en y apportant du vin de palme ,de l’huile de palme ,des bêtes qu’il y immole pour asperger ce ou ces cranes de leur sang et les embaume de cette huile
Le surlendemain de ce jour exceptionnel, contrairement à son habitude d’apparaitre toujours accompagne d’une importante suite, Fon-Njoya alla tout seul à l’encontre du Lieutenant Von Wenckstein lorsqu’il arriva à Foumban, pour lui dire que tout son peuple était en deuil, raison pour laquelle toute la population s’était barbouillée du kaolin blanc et portait des vêtements sales. très peu de gens pouvaient être vus dans les rues de la ville .des cases, on n’entendait que des pleurs des femmes .Foumban était en deuil de Fon-Nsangou ; partout ce n’était que lamentations.
Devant le palais, une grande foule attendait. Tout le monde s’était barbouillé au kaolin blanc, jusqu’aux guerriers du Sultant ; alors que d’habitude, ces gens d’armes très proprement habilles.
A l’entrée du palais, la mère du SULTANT Na vint à la rencontre de cet officier Allemand et le remercia d’avoir remis le crâne de son regretté époux à son fils, et tout cela en versant abondamment les larmes.
Lorsque Fon-Njoya servit un pot de bien – venue à son visiteur et bienfaiteur, il prononça une allocution très applaudie, allocution par laquelle il fit comprendre à auditoire que ce Blanc lui avait rendu un grand service inoubliable ainsi qu’à son peuple, raison pour laquelle il l’avait invité pour lui témoigner sa gratitude ;il recommanda ensuite à son peuple d’être reconnaissant envers le blanc
Le lendemain, lorsque le Lt ; Von wenckestein devait prendre congé de lui, Fon-Njoya le combla de cadeaux et le pria d’annoncer sa visite chef de la station de Bamenda
Le 16 Février 1964, jour de célébration de la fête de Ramadam, pendant que tout le peuple Bamoun se livrait à des festivités habituelles, une importante délégation des Banso était reçue par le sultant entouré des dignitaires de sa cour dans un cercle restreint pour une cérémonie de réconciliation qui devait les conduire le lendemain à Rifoun leur pays d’origine.
Fon-Rifoum ne reçut pas les deux souverains, El-Hadj SEIDOU NJI MOLUH NJOYA ET FON-NSO comme des chefs mais plutôt comme ces Arrières petits fils. Il les fit asseoir comme cela se devait sur des escabeaux au même titre que les autres sujets.
Apres les avoir entendu et compris l’objet de leur visite il accepta enfin de les reconnaitre comme des Chefs. C’est alors seulement que Fon-Rifoum les intronise coutumièrement et donna à chacun d’eux le Sceptre royal de commandement et les fit asseoir sur deux trônes, consacrant ainsi leur indépendance et leur majorité totales.
Après cette cérémonie, le Sultant El-Hadj-SEIDOU NJI MOLUH NJOYA prit la décision de rendre une visite fraternelle à Fon-Nso dans son fief de avant la mort de souverain.il y fut reçu en grande pompe avec sa suite sous des salves de fusils traditionnels. Des manifestations grandioses et bien colorées agrémentèrent son séjour dans ce groupement frère.
Tout dernièrement encore, en 1972, pour consolider la cérémonie de réconciliation qui s’était déroulée a Foumban, puis à Rifoum le 16 février 1964,Fon-Nso se rendit à son tour à Foumban pour rendre le chapeau de feu Fon-Nsa’ngou,dernier objet de souverain ,qu’il gardait encore inutilement, à son cher frère le Sultant des Bamouns, EL-HADJ-SEIDOU NJI MOLUH NJOYA.
CHAPITRE III
NGHA-NGAP
Mbévé, devenu Fon-Mbévé s’était fixée à Nkou-Ghap (Arrondissement de Foumbot), village dominé par la mystérieuse montagne des Bagam,Nkun-Gahp,ou Nkun Mouofré-Menouonghié( ou Nkoungahm en Bamoun).
Les anciens du village rapportent que les Bagam ont vécu sur ce territoire sous le règne de six Monarques (Pefon).
C’est sous le règne du sixième, Fon-Ntso’to, que les Bagam furent enfin attaqués par leurs frères Bamoum qui, après de rude combats sous le commandement de Fon-Ngoughou,les obligèrent à traverser le Noun en abandonnant avec beaucoup de regret leur montagne sacrée, Nkûn Mouofré Menougûé
Comment cela arriva – t – il ? Fon-Pâm, après avoir chasse ses deux frères Ngo’so et Folepon, crut son armée assez forte parce qu’il l’ avait renforcée avec les captifs glanés chez ses frères vaincus ;il décida alors d’attaquer Fon-Mbévé ( de Bagam à Nkougham, mais sans toute fois y aller directement .Malgré la promesse faite à son frère qu’il ne l’inquiéterait jamais ,il déclara encore une guerre contre les Bapa ;ceux –ci et leur chef allèrent se refugier à Nkougham sous la protection de FON-Mbévé, ce qui ne plut pas à Fon-pam.Il dépêche un émissaire pour lui demander de lui livrer Fon-Pam, vivant ou sa tête. Fon-Mbeve n’accédera pas à sa demande. Intrigué par cette attitude arrogante, Fon-Pam, tout confus ne se décida pas vite d’agir contre son frère qu’il reconnaissait suffisamment puissant et surtout que sa population venait encore d’être accrue avec l’arrivée des Ba-Pa
Il observa une trêve pendant quelques années, ce qui ne signifiait pas qu’il avait renoncé à ses idées annexionnistes. Bien au contraire ; pendant ce temps de répit, il envoya ses sujets chez les Foulbés au nord pour apprendre la cavalerie, seul moyen par le quel il pouvait vaincre Fon-Mbévé en le battant sans coup férir, puisque ce dernier ignorait totalement la bataille à des chevaux. Fon-Pam eu aussi les alliés Foulbés ,expert en ce genre de bataille ,que les Bagam appelleront pântswé (bouche rouge) parce que ces Foulbés avaient un tein très clair et des lèvres rouges.
Les souverains qui se sont succèdes au trône de Bagam à Nkou-Gham,à la rive gauche du Noun avant la traversée de celui-ci par Fon-Kouo sont :
1 Fon-Mbévé (Fondateur)
2 Fon-Sobé-sobé
3 Fon-Gha-Ngap
4 Fon-Fendju
5 Fon-Ntso’to
6 Fon-Mombot
Apres la mort de Fon-Mbévé à Nkougham,il fut remplacé par Fon-Sbésobé, très belliqueux ,ce jeune monarque ne cessa d’inquiéter Fon-Pâm qui hésitait toujours de provoquer une guerre entre les Bagam et son peuple.
Gha-Ngap , véritable fils de Fon-Mbévé succéda à Sobé-Sobé qui ne régna pas longtemps ;il mourut lui aussi après dix ans de commandement et fut remplacé par Fendju-Mankuo ;après la mort de ce dernier il fut remplacé par son fils Ntso’to.
L’ambition des Bamoums commençait déjà à prendre corps et après vingt ans de règne ,Fon-Ntso’to mourut très vieux et laissa la place à l’un de ses très jeunes fils,Fon-Mombot qui ne goutera longtemps du règne ,puisque ,profitant de son inexpérience ,Fon-Ngoughouo, aidé par ses allies Foulbés avec leur cavalerie Nap beh (Chevaux),déclencha enfin les hostilités contre les Bagam et malgré leur résistance ,les ennemis les obligerent à traverser le Noun pour s’installer à la rive droite ,non sans difficultés, car ils durent à leur tour conquérir par les armes le territoire des Bati , Bamesso, Bafandji et Bamenyam qui ne voulaient pas souffrir de leur invasion, les reconnaissant comme des redoutables belligérants.
C’est au cours de la bataille de la pleine de Nkougham que Fon-Mombot fut tué par l’armée de Fon-Ngoughouo
A la rive droite du Noun Fon-Kouo-Ndapang fut hissé au trône .Jeune monarque fort et téméraire ,animé d’esprit de conquête et de vengeance ,il ne voulut pas vivre à l’étroit ; il entreprit dès sa prise de pouvoir une série de bataille contre les Batis ,Bamesso ; Bamendjinda et Bamenyam et plusieurs autres petits villages environnants ; ce qui l’amena à conquérir le très vaste territoire Bagam ( Bamendjing aà ce jour village autonome était a l’époque territoire Bagam) qui jusqu’a ce jour encore suscite la jalousie des voisins de Bagam ;la plupart des habitants des villages assiégés émigreront, tandis que d’autres se soumirent avec résignation à l’autorité du conquérant.
Fon-Kouo devenu si puissant ne cessait d’inquiéter Fon-Mbouombouo-Mandu des Bamoun.Ce dernier se décida de l’attaquer pour diminuer ses forces et après avoir mobilisé ses forces armées, il traversa le Noun pour livrer bataille à Fon-Kouo par surprise.
Celui-ci n’opposa aucune résistance à l’attaque, mais se replia par strategie à Bandon en incendiant tout dans le village, et alla se mettre sous la protection des Chefs Bandon et Bafounda avec les quels il conclut des traites d’amities et d’assistance militaire en cas d’agression.Fon-Kouo était dont de ce fait devenu tres puissant et pouvait dès lors marcher contre les troupes de Fon-Mboumbouo-Mandu sans crainte.
Dès que ces derniers, à la poursuite de Fon-Kouo et de son armée mirent pied sur le territoire de Bandon,ils furent accueillis avec toute la rigueur foudroyante possible par les troupes des allies qui les anéantiront complètement ,car avouons le ,l’armée Bamoun était déjà en partie affaiblie par le manque de vivres, tout ayant été détruit exprès par les Bagam avant leur retraite a Banden et Bafounda. Quelques rescapés réussiront à aller rapporter la triste nouvelle à Fon-Mbouombouo.
Tout surpris de cette victoire de Fon-Kouo à laquelle il s’attendais le moins du monde ,Fon-Mbouombouo tenta d’avoir son ennemi par ruse en lui envoyant des félicitations par quinze jeunes et belles filles Bamoun qu’accompagnaient quinze jeunes garçons :Les jeunes filles avaient pour mission de le séduire tandis que les gens garçons ,eux avaient pour rôle de le supprimer ainsi que ses principaux notables ,au moment opportun ou Fon-Ghap et son état major se perdaient dans la joie et les libations avec les ambassadrices , fideles continuatrice de la chute de l’homme a l’exemple d’Eve dans le jardin de paradis.
Ce cadeau empoissonné ne tenta guère Fon-Kouo qui donna l’ordre d’arrêter toute la bande ,de leur lier les mains sur le dos ,de reconduire les quinze jeunes et belles filles avec toute la brutalité possible jusqu’à l’autre coté du Noun tandis que les jeunes garçons devaient être emprisonnés pour être bastonnés matin et soir pendant deux marchés ( soient 16 jours car le marché Bagam à l’époque étant 8 jours),avant leur refoulement nus et mutilés chez eux.
Après cette victoire Fon-Kouo devait quitter avec beaucoup de regret s ses alliés qui l’avaient si bien aidé à vaincre son ennemi et l’avaient entouré de tant de sons, d’honneur ,de respect et d’amitié.
Banden et Bafounda envoyerent presque tous les hommes valides avecs des vivres frais et beaucoup de provisions pour aider Bagam à reconstruire son village pendant que les femmes , de leur coté , aidaient leurs commères à remettre en forme les champs de cultuvivrieres
Le jour de son retour à Bagam, pour éviter une éventuelle attaque par les Bamoun , Fon-Kouo préféra passer par Bamenkombo pour rejoindre Tan-KAH ? TERRITOIRE QUE LUI AVAIT OFFERT les Bamessingues ; ces derniers le reçurent très amicalement avec ses troupes ; plus tard le chef Bamessingué lui cédera définitivement ce coin de terre ou’ il installera une partie de sa population.
Fon-Kouo , animé aussi de l’idée d’agrandir ses terres avait remarqué le beau panorama que présentait le village de Fondop ( ex-plantation C.E.C) occupé à l’époque par les Bamenyam et plus loin par les Bafandji, provoqua ces deux chefs en guerre , les chassa de la’ et les repoussa à l’autre coté de la Mifi ( mefé) . Les vaincus allèrent s’installer, les bamenyam à Mba-kop, et les autres plus loin après bali NGASHO. Froissé dans leur amour propre ,Les Bamenyam décidèrent de se venger en arrêtant , pillant ou même tuant tout ressortissant Bagam qui viendrait à passer par la’ ou’ ils s’étaient enfin fixés ;pour se rendre à la campagne par l’unique route traversant leur nouveau territoire .chaque fois qu’il y avait des exactions de ce genre , Fon-ghap était aussitôt mis au courant , mais il ne réagissait pas du tact au tact.
Il advint un jour qu’un groupe de pécheurs Bagam se rendaient au bord du Noun pour y chercher du poisson ; à leur passage sur ce territoire , les Bamenyam les interceptèrent , les massacrèrent presque tous à l’exception de quelques uns qui réussiront à se sauver ;l’un d’eux atteint d’une lance au dos reussit à atteindre la chefferie de Bafandji (Dans la region du Nord – ouest ) ; des soins immédiats lui furent donnés par les serviteurs de ce chef et dès qu’il commença à se remettre de ses blessures ,il fut présenté au Fon de Bafandji à qui le rescapé raconta sa mésaventure et ce qui était arrivé au groupe dont il faisait partie Fon-Fandji désigna alors des braves guerriers pour accompagner ce blessé du nom de TOPROMBOMG à la cour de Fon-Ghap.
Aussitôt arrivé à Bagam , les envoyés de Fon-Fandji présentèrent Toprombong au souverain Bagam en lui communiquant le message d’amitié envoyé par Fon-Fandji et lui racontèrent aussi les tristes événements qui avaient coutes la vie à ses sujets dont le rescapé qu’ils lui ramenaient .
Fon-Kouo témoigna une profonde gratitude à FonFandji, remercia ses envoyée et remit en retour de nombreux cadeaux aux chargés de mission pour leur chef.
Quelques jours plus tard, Fon-Kouo fit prévenir le chef Bamenyam qu’il allait lui livrer bataille à la suite de nombreuses provocations déjà enregistrées de la part de ses sujets et pour les quelles il restait indifférent .deux jour après cet avertissement, les troupes de Fon-Kouo se ruèrent sur Bamenyam et razzièrent tout. Le chef Bamenyam réussit à se sauver et alla chercher asile ou’ est situé actuellement ce groupement.
Très touché par la perte de sa population ,il envoya les quelques gens qui l’avaient suivi après la bataille , et bien sur après le départ des Bagam , sur le champ de bataille pour arracher de la mâchoire de chaque cadavre Bamenyam une dent dont il fit un grand collier qu’il
Le territoire qu’il occupe a ce jour n’est pas le sien à l’origine ;ce sont des terres conquises apés de nombreuses et fructueuses batailles livrées aux premiers occupants ainsi délogés ou colonisé
ORIGINE DES BAGAM
A- PARTIE HISTORIQUE : Origine
C’est assez curieux de constater qu’une ethnie jusqu’ici connue comme bamiléké soit de descendance Bamoum quoi que leurs dialectes ne soient pas les mêmes
Les Bagam comme les Bamoum et les Voutes (babouté) sont issus d’une même tribu appelée Rifoum, connue à ce jour sous le nom de Tikar à Bankim,ou encore Ndoubo en Bamoum
Après la mort du roi de ce groupement ethnique 04 de ses fils, écartes de la succession par leur frère ainé Nji-Mbam,devenu Roi et Tyran , se révoltèrent , quittèrent leur sol natal et descendirent vers le Sud –ouest de leur région pour s’y installer
L’Ainé des quatre émigrants qui deviendra par la suite le premier souverain Bamoun était Nji – Nshare.Son frère cadet de même mère Ngo’so ne se séparait jamais de lui
A cause de l’inconduite de ces deux frères inséparables le successeur de leur père ne les estimait pas et nourrissait des mauvaises intentions à leur égard .heureusement pour eux leur sœur était au courant de cette situation et de ce que leur père pensait faire à ces deux princes qui lui désobéissaient affrontement. le jour où le roi voulais les châtier, ils étaient partie pour une partie de chasse et seule leur sœur savait l’endroit précis où ils se trouvaient .elle les y suivit clandestinement ;les mis au courant de tout ce qui se tramait à leur endroit et s’opposa énergiquement à leur retour au village ,parce que leur vie était en danger
Elle rentra seule au foyer et invita leurs deux autres frères consanguins rentrés des travaux champêtres à la suivre afin que tous les cinq quittent ce village où leur existence était menacée par le roi au pouvoir. En partant, ils laissèrent des consignes à leurs mères de les faire suivre vers le sud- ouest par tous ceux qui sympathisaient avec eux et qui leurs était fideles
C’est ainsi que commença l’exode à Rifoun. Mais il leur fallait trouver des terre ou se fixer, et ils ne pouvaient les obtenir des premiers occupants hostile à cette invasion qu’en se battant avec eux. Ils razziaient tout sur leur passage et s’emparaient de tout ce que les vaincus les laissaient après eux en s’enfuyant ou en se constituant prisonniers ; ils pouvaient alors s’installer sur les terrains de leur choix en fondant ainsi des villages dont ils devenaient automatiquement des chefs.
Leurs première conquête fut le village de Mbén ou ils s’installèrent tous sous le commandement de leur frère aine Nji-Nshare.Ce dernier voulu être seul maitre de tous ces territoires conquis et dés lors ;commença à éloigner malignement ses trois autres frères et tous les leurs en les envoyant à des expéditions lointaines au delà du confluent du Mbam et du Noun, car c’est à cet endroit précis qu’il voulait fixer les limites de ses possessions.
C’est alors que Nji-Nsharé fit venir son frére cadet Ngo’so et lui fit savoir qu’il voulait continuer la conquête des nouvelles terres au delà du Mbam et que cette mission lui revenait Il ordonna à Ngo’so d’apprêter ses troupes et de marcher sur ce pays qu’il convoitait, en le rassurant qu’il allait garantir le renfort en le suivant lui-même en personne avec d’autres troupes d’arrière garde
Son jeune frère qui n’avait aucune arrière pensée et ne savait rien des intentions que son frère nourrissait en lui en le chargeant de cette mission ne voyait que l’extension de leur territoire et accepta de bon cœur cette mission ; il se mit à la tête des troupes que son frère lui avait confiées et se lança à la conquête des terres nouvelles. Quelques jours plus tard, son jeune frère Nji-Nsharé le suivit avec une arrière garde fortement armée, mais non pas pour renforcer ses rangs ou pour lui venir en aide en cas de difficultés mais plutôt pour l’empêcher de revenir au village mbèm et même l’éloigner davantage des terres conquises
C’est ainsi qu’après la traversée de la rivière Mapé avec ses troupes à pirogue Ngo’so renvoya les embarcations à son frère et ses troupes ;mais quelle ne fut sa surprise quand il constata que Nsharé immobilisa les pirogues de son coté et lui fit un signe d’adieu ;c’est en ce moment que Ngo’so comprit son frère voulais plutôt se débarrasser de lui et de ses gens ;et comme il ne disposait plus d’aucun moyen pour retraverser la rivière Mapé en direction de son frère pour se battre avec lui ;Ngo’so contint sa colère et continua à se battre pour se trouver un nouveau territoire ou s’installer avec les siens. Après plusieurs jours de marche et de combat il arriva à Nso qu’il conquit facilement .le coin lui plut et il s’y fixa avec toute sa suite et crée ce groupement du Nord –ouest Cameroun qui à pour nom Nsaw ou Nso .il gardera des très mauvais souvenirs de son frère et jugera de se venger tôt ou tard.
Ayant constaté le tour que Nsharé avait joue à son frère cadet Ngo’so ,Mbévé (futur souverain bagam ),Folepon ( futur chef baleng) ,Fut (futur chef de bafut) quittèrent le village Mbèn et descendirent avec tous ceux qui leur était fideles ,plus au sud ou chacun d’eux malgré les multiples difficultés rencontrés de la part des premiers occupants purent se fixer sur des terres volcaniques très fertiles et favorable au pâturage des animaux
Mbévé et sa suite s’installèrent a Nkou-gham ; Folepon à Nkouté prés de Nkounden et Fut suivit Ngo’so au nord-ouest et se fixa à Bafut
Nsharé toujours insatiable continuait à pourchasser ses propres frères dans le but de les éloigner davantage pour se faire plus d’espace.
Il n’eut pas le courage de commencer immédiatement par Fong –Mbévé qui disposait de presqu’autant de vaillants guerriers que lui . Son second défi fut donc lance contre Folepon de Baleng qu’il refoula facilement chez les Banden ( actuel Nkounden) les fuyards qui ne manquaient pas de bons guerriers parmis eux soumirent les Banden et les obligerent a traverser le Nounet la Mifi audela de la quelle ils purent trouver un coin oû se refugier.Puis ce fut le tour de Bafut , et ce dernier comme nous l’avons vu plus haut,alla s’installer à Bafut , dans la region du Nord –ouest
Apres toute cette agitation ,Nshare ne vécut plus longtemps et mourut de la peste (Sambanti).Son fils Mbouombouo-Mandû lui succeda et voulu reprendre les batailles à l’exemple de son pére , mais il fit long feu et mourut tres jeune.
N4Sangou, son frere lui succéda et sa première occupation n’était que d’aller livrer bataille à son oncle à NSO pour le soumettre ou le ramener avec son monde comme captifs à Foumban ; mais helas , ce fut tout le contraire .Au cours d’un raid qu’il fit à Banso dirigé par lui-même en personne ,il fut tué par ses adverssaires et son crane fut conservé comme relique par les vainqueurs.
Ce n’est qu’après huit années de multiples pourparlers sans suite qu’en fin , en 1907, les Ba-Nso remirent ce précieux crane au Lieu tenant allemand Von Wenckstein, chargé de recevoir les prestations des conditions de paix entre les Bamoun et les Ba –Nso
Laissons cet Officier nous relater dans son bulletin n°6 du 1907 , page 258, cette scène historique
((Apres que les conditions de paix eurent été remplie à Ba-Nso,je me mis en route pour rentrer à la station par le territoire Bamoun .deux heures après mon arrivée à Matapit situe à environ un jour de marche à pied de Foumban ,Fon-Njoya qui m’avait envoyé un message relatif à la restitution du crane de son père arriva à Matapit ,accompagné de beaucoup de ses hautes personnalités et d’un groupe de ses guerriers.
Apres des salutations chaleureuses ,Fon-Njoya me pria de lui remettre ce jour –même le crane de son père Fon-Nsangou ,récupère à Banso.Cette remise de crane fut une scène vraiment émouvante ;ce fut tout à fait le contraire de ce qui s’était passée à Ba-Nso lorsque FoNso me remettait le dit crane .On remarqua tout de suite que les visages de Fon-Njoya et de ses notables traduisaient l’expression d’une peur terrible, d’un angoisse indispensable ,au moment où la tête de Fon-Nsangou fut sortie du panier ainsi que les effets vestimentaires qui lui avaient appartenus et donc il s’était vêtu le jour de la bataille.
Les traits de Fon-Pâm accusèrent une profonde tristesse quand il osa regarder le crane de son père.))
Ce precieux objet ,une fois arrivee a Foumban sera inhumé au lieu de sépulture de la famille royale, à cote des précédents rois Bamoun, prédécesseurs de Fon-Nsangou.
Ici à Matapit ,on constataient même une certaine méfiance que l’on pouvait lire sur les visages de Fon-Njoya et ses notabilités .Lorsque je m’apprêtais à sortir le crane du papier ,les notabilités de Fon-Njoya se précipitèrent autour de lui et moi un cercle serre .on put facilement deviner l’expression que traduisait le visage de Fon-Njoya :Est –ce vraiment la tête de mon père ? ce fut un coup d’œil amer et singulier que Fon-Pâm jeta en une seconde seulement sur le crane que je lui tendis ; puis ce grand ,costaud et fort homme s’effondra comme un enfant ,en larmes. Il fut relevé par ses notabilités qui sanglotaient tous. Il fallut attendre un moment pour que Fon –Njoya se calme et retrouve sa serinette ; puis, il ne pria de lui remettre le crane .Il le caressa pressa sur sa poitrine et versa de nouveau de chaudes larmes.
Il ordonna ensuite que le crane fut enveloppe des mêmes vetements de son feu père et qu’il fut, mis dans le joli panier qu’il avait fait amener à cet effet. Le souverain resta longtemps la’, silencieux les yeux fixes sur le panier qui contenait le crane de son père ;puis soudain ,il se retourna ,me sera fortement la main et dit : Je te remercie mille fois ;ce n’est que maintenant que je vois que tu as de bonne intentions envers moi. En fin il me demanda l’autorisation de rentrer à Foumban.
Fon-Njoya ne monta pas sur son cheval pendant le voyage retour ainsi que toutes les notabilités qui l’accompagnaient ;tous ,la tête découverte, suivirent silencieusement le panier-cercueil et toute cette scène ne représentait qu’un signe de l’amour d’un enfant envers son père et l’attachement d’un peuple à son chef mort au champ d’honneur Ce ne fut qu’à partir de ce moment où Fon-Njoya beaucoup considère et respecte par beaucoup de ses sujets comme de n’avoir pas ramené le crane de son père à Foumban.
Ceci explique pourquoi les Bamoum, comme d’ailleurs tous les ressortissants des régions de l’Ouest et du Nord – Ouest ont le culte de crane de leurs morts et surtout des chefs et notabilités morts en guerre.
Une fois qu’un grand chef meurt, il est enterré assis ou debout. On introduit sa tête dans un pot en terre cuite. Apres la décomposition du corps, on récupère facilement le crane qui est alors précieusement conservé dans une maison ou case particulière où de temps en temps et surtout en des occasions spéciales ,son successeur va lui rendre le culte en y apportant du vin de palme ,de l’huile de palme ,des bêtes qu’il y immole pour asperger ce ou ces cranes de leur sang et les embaume de cette huile
Le surlendemain de ce jour exceptionnel, contrairement à son habitude d’apparaitre toujours accompagne d’une importante suite, Fon-Njoya alla tout seul à l’encontre du Lieutenant Von Wenckstein lorsqu’il arriva à Foumban, pour lui dire que tout son peuple était en deuil, raison pour laquelle toute la population s’était barbouillée du kaolin blanc et portait des vêtements sales. très peu de gens pouvaient être vus dans les rues de la ville .des cases, on n’entendait que des pleurs des femmes .Foumban était en deuil de Fon-Nsangou ; partout ce n’était que lamentations.
Devant le palais, une grande foule attendait. Tout le monde s’était barbouillé au kaolin blanc, jusqu’aux guerriers du Sultant ; alors que d’habitude, ces gens d’armes très proprement habilles.
A l’entrée du palais, la mère du SULTANT Na vint à la rencontre de cet officier Allemand et le remercia d’avoir remis le crâne de son regretté époux à son fils, et tout cela en versant abondamment les larmes.
Lorsque Fon-Njoya servit un pot de bien – venue à son visiteur et bienfaiteur, il prononça une allocution très applaudie, allocution par laquelle il fit comprendre à auditoire que ce Blanc lui avait rendu un grand service inoubliable ainsi qu’à son peuple, raison pour laquelle il l’avait invité pour lui témoigner sa gratitude ;il recommanda ensuite à son peuple d’être reconnaissant envers le blanc
Le lendemain, lorsque le Lt ; Von wenckestein devait prendre congé de lui, Fon-Njoya le combla de cadeaux et le pria d’annoncer sa visite chef de la station de Bamenda
Le 16 Février 1964, jour de célébration de la fête de Ramadam, pendant que tout le peuple Bamoun se livrait à des festivités habituelles, une importante délégation des Banso était reçue par le sultant entouré des dignitaires de sa cour dans un cercle restreint pour une cérémonie de réconciliation qui devait les conduire le lendemain à Rifoun leur pays d’origine.
Fon-Rifoum ne reçut pas les deux souverains, El-Hadj SEIDOU NJI MOLUH NJOYA ET FON-NSO comme des chefs mais plutôt comme ces Arrières petits fils. Il les fit asseoir comme cela se devait sur des escabeaux au même titre que les autres sujets.
Apres les avoir entendu et compris l’objet de leur visite il accepta enfin de les reconnaitre comme des Chefs. C’est alors seulement que Fon-Rifoum les intronise coutumièrement et donna à chacun d’eux le Sceptre royal de commandement et les fit asseoir sur deux trônes, consacrant ainsi leur indépendance et leur majorité totales.
Après cette cérémonie, le Sultant El-Hadj-SEIDOU NJI MOLUH NJOYA prit la décision de rendre une visite fraternelle à Fon-Nso dans son fief de avant la mort de souverain.il y fut reçu en grande pompe avec sa suite sous des salves de fusils traditionnels. Des manifestations grandioses et bien colorées agrémentèrent son séjour dans ce groupement frère.
Tout dernièrement encore, en 1972, pour consolider la cérémonie de réconciliation qui s’était déroulée a Foumban, puis à Rifoum le 16 février 1964,Fon-Nso se rendit à son tour à Foumban pour rendre le chapeau de feu Fon-Nsa’ngou,dernier objet de souverain ,qu’il gardait encore inutilement, à son cher frère le Sultant des Bamouns, EL-HADJ-SEIDOU NJI MOLUH NJOYA.
CHAPITRE III
NGHA-NGAP
Mbévé, devenu Fon-Mbévé s’était fixée à Nkou-Ghap (Arrondissement de Foumbot), village dominé par la mystérieuse montagne des Bagam,Nkun-Gahp,ou Nkun Mouofré-Menouonghié( ou Nkoungahm en Bamoun).
Les anciens du village rapportent que les Bagam ont vécu sur ce territoire sous le règne de six Monarques (Pefon).
C’est sous le règne du sixième, Fon-Ntso’to, que les Bagam furent enfin attaqués par leurs frères Bamoum qui, après de rude combats sous le commandement de Fon-Ngoughou,les obligèrent à traverser le Noun en abandonnant avec beaucoup de regret leur montagne sacrée, Nkûn Mouofré Menougûé
Comment cela arriva – t – il ? Fon-Pâm, après avoir chasse ses deux frères Ngo’so et Folepon, crut son armée assez forte parce qu’il l’ avait renforcée avec les captifs glanés chez ses frères vaincus ;il décida alors d’attaquer Fon-Mbévé ( de Bagam à Nkougham, mais sans toute fois y aller directement .Malgré la promesse faite à son frère qu’il ne l’inquiéterait jamais ,il déclara encore une guerre contre les Bapa ;ceux –ci et leur chef allèrent se refugier à Nkougham sous la protection de FON-Mbévé, ce qui ne plut pas à Fon-pam.Il dépêche un émissaire pour lui demander de lui livrer Fon-Pam, vivant ou sa tête. Fon-Mbeve n’accédera pas à sa demande. Intrigué par cette attitude arrogante, Fon-Pam, tout confus ne se décida pas vite d’agir contre son frère qu’il reconnaissait suffisamment puissant et surtout que sa population venait encore d’être accrue avec l’arrivée des Ba-Pa
Il observa une trêve pendant quelques années, ce qui ne signifiait pas qu’il avait renoncé à ses idées annexionnistes. Bien au contraire ; pendant ce temps de répit, il envoya ses sujets chez les Foulbés au nord pour apprendre la cavalerie, seul moyen par le quel il pouvait vaincre Fon-Mbévé en le battant sans coup férir, puisque ce dernier ignorait totalement la bataille à des chevaux. Fon-Pam eu aussi les alliés Foulbés ,expert en ce genre de bataille ,que les Bagam appelleront pântswé (bouche rouge) parce que ces Foulbés avaient un tein très clair et des lèvres rouges.
Les souverains qui se sont succèdes au trône de Bagam à Nkou-Gham,à la rive gauche du Noun avant la traversée de celui-ci par Fon-Kouo sont :
1 Fon-Mbévé (Fondateur)
2 Fon-Sobé-sobé
3 Fon-Gha-Ngap
4 Fon-Fendju
5 Fon-Ntso’to
6 Fon-Mombot
Apres la mort de Fon-Mbévé à Nkougham,il fut remplacé par Fon-Sbésobé, très belliqueux ,ce jeune monarque ne cessa d’inquiéter Fon-Pâm qui hésitait toujours de provoquer une guerre entre les Bagam et son peuple.
Gha-Ngap , véritable fils de Fon-Mbévé succéda à Sobé-Sobé qui ne régna pas longtemps ;il mourut lui aussi après dix ans de commandement et fut remplacé par Fendju-Mankuo ;après la mort de ce dernier il fut remplacé par son fils Ntso’to.
L’ambition des Bamoums commençait déjà à prendre corps et après vingt ans de règne ,Fon-Ntso’to mourut très vieux et laissa la place à l’un de ses très jeunes fils,Fon-Mombot qui ne goutera longtemps du règne ,puisque ,profitant de son inexpérience ,Fon-Ngoughouo, aidé par ses allies Foulbés avec leur cavalerie Nap beh (Chevaux),déclencha enfin les hostilités contre les Bagam et malgré leur résistance ,les ennemis les obligerent à traverser le Noun pour s’installer à la rive droite ,non sans difficultés, car ils durent à leur tour conquérir par les armes le territoire des Bati , Bamesso, Bafandji et Bamenyam qui ne voulaient pas souffrir de leur invasion, les reconnaissant comme des redoutables belligérants.
C’est au cours de la bataille de la pleine de Nkougham que Fon-Mombot fut tué par l’armée de Fon-Ngoughouo
A la rive droite du Noun Fon-Kouo-Ndapang fut hissé au trône .Jeune monarque fort et téméraire ,animé d’esprit de conquête et de vengeance ,il ne voulut pas vivre à l’étroit ; il entreprit dès sa prise de pouvoir une série de bataille contre les Batis ,Bamesso ; Bamendjinda et Bamenyam et plusieurs autres petits villages environnants ; ce qui l’amena à conquérir le très vaste territoire Bagam ( Bamendjing aà ce jour village autonome était a l’époque territoire Bagam) qui jusqu’a ce jour encore suscite la jalousie des voisins de Bagam ;la plupart des habitants des villages assiégés émigreront, tandis que d’autres se soumirent avec résignation à l’autorité du conquérant.
Fon-Kouo devenu si puissant ne cessait d’inquiéter Fon-Mbouombouo-Mandu des Bamoun.Ce dernier se décida de l’attaquer pour diminuer ses forces et après avoir mobilisé ses forces armées, il traversa le Noun pour livrer bataille à Fon-Kouo par surprise.
Celui-ci n’opposa aucune résistance à l’attaque, mais se replia par strategie à Bandon en incendiant tout dans le village, et alla se mettre sous la protection des Chefs Bandon et Bafounda avec les quels il conclut des traites d’amities et d’assistance militaire en cas d’agression.Fon-Kouo était dont de ce fait devenu tres puissant et pouvait dès lors marcher contre les troupes de Fon-Mboumbouo-Mandu sans crainte.
Dès que ces derniers, à la poursuite de Fon-Kouo et de son armée mirent pied sur le territoire de Bandon,ils furent accueillis avec toute la rigueur foudroyante possible par les troupes des allies qui les anéantiront complètement ,car avouons le ,l’armée Bamoun était déjà en partie affaiblie par le manque de vivres, tout ayant été détruit exprès par les Bagam avant leur retraite a Banden et Bafounda. Quelques rescapés réussiront à aller rapporter la triste nouvelle à Fon-Mbouombouo.
Tout surpris de cette victoire de Fon-Kouo à laquelle il s’attendais le moins du monde ,Fon-Mbouombouo tenta d’avoir son ennemi par ruse en lui envoyant des félicitations par quinze jeunes et belles filles Bamoun qu’accompagnaient quinze jeunes garçons :Les jeunes filles avaient pour mission de le séduire tandis que les gens garçons ,eux avaient pour rôle de le supprimer ainsi que ses principaux notables ,au moment opportun ou Fon-Ghap et son état major se perdaient dans la joie et les libations avec les ambassadrices , fideles continuatrice de la chute de l’homme a l’exemple d’Eve dans le jardin de paradis.
Ce cadeau empoissonné ne tenta guère Fon-Kouo qui donna l’ordre d’arrêter toute la bande ,de leur lier les mains sur le dos ,de reconduire les quinze jeunes et belles filles avec toute la brutalité possible jusqu’à l’autre coté du Noun tandis que les jeunes garçons devaient être emprisonnés pour être bastonnés matin et soir pendant deux marchés ( soient 16 jours car le marché Bagam à l’époque étant 8 jours),avant leur refoulement nus et mutilés chez eux.
Après cette victoire Fon-Kouo devait quitter avec beaucoup de regret s ses alliés qui l’avaient si bien aidé à vaincre son ennemi et l’avaient entouré de tant de sons, d’honneur ,de respect et d’amitié.
Banden et Bafounda envoyerent presque tous les hommes valides avecs des vivres frais et beaucoup de provisions pour aider Bagam à reconstruire son village pendant que les femmes , de leur coté , aidaient leurs commères à remettre en forme les champs de cultuvivrieres
Le jour de son retour à Bagam, pour éviter une éventuelle attaque par les Bamoun , Fon-Kouo préféra passer par Bamenkombo pour rejoindre Tan-KAH ? TERRITOIRE QUE LUI AVAIT OFFERT les Bamessingues ; ces derniers le reçurent très amicalement avec ses troupes ; plus tard le chef Bamessingué lui cédera définitivement ce coin de terre ou’ il installera une partie de sa population.
Fon-Kouo , animé aussi de l’idée d’agrandir ses terres avait remarqué le beau panorama que présentait le village de Fondop ( ex-plantation C.E.C) occupé à l’époque par les Bamenyam et plus loin par les Bafandji, provoqua ces deux chefs en guerre , les chassa de la’ et les repoussa à l’autre coté de la Mifi ( mefé) . Les vaincus allèrent s’installer, les bamenyam à Mba-kop, et les autres plus loin après bali NGASHO. Froissé dans leur amour propre ,Les Bamenyam décidèrent de se venger en arrêtant , pillant ou même tuant tout ressortissant Bagam qui viendrait à passer par la’ ou’ ils s’étaient enfin fixés ;pour se rendre à la campagne par l’unique route traversant leur nouveau territoire .chaque fois qu’il y avait des exactions de ce genre , Fon-ghap était aussitôt mis au courant , mais il ne réagissait pas du tact au tact.
Il advint un jour qu’un groupe de pécheurs Bagam se rendaient au bord du Noun pour y chercher du poisson ; à leur passage sur ce territoire , les Bamenyam les interceptèrent , les massacrèrent presque tous à l’exception de quelques uns qui réussiront à se sauver ;l’un d’eux atteint d’une lance au dos reussit à atteindre la chefferie de Bafandji (Dans la region du Nord – ouest ) ; des soins immédiats lui furent donnés par les serviteurs de ce chef et dès qu’il commença à se remettre de ses blessures ,il fut présenté au Fon de Bafandji à qui le rescapé raconta sa mésaventure et ce qui était arrivé au groupe dont il faisait partie Fon-Fandji désigna alors des braves guerriers pour accompagner ce blessé du nom de TOPROMBOMG à la cour de Fon-Ghap.
Aussitôt arrivé à Bagam , les envoyés de Fon-Fandji présentèrent Toprombong au souverain Bagam en lui communiquant le message d’amitié envoyé par Fon-Fandji et lui racontèrent aussi les tristes événements qui avaient coutes la vie à ses sujets dont le rescapé qu’ils lui ramenaient .
Fon-Kouo témoigna une profonde gratitude à FonFandji, remercia ses envoyée et remit en retour de nombreux cadeaux aux chargés de mission pour leur chef.
Quelques jours plus tard, Fon-Kouo fit prévenir le chef Bamenyam qu’il allait lui livrer bataille à la suite de nombreuses provocations déjà enregistrées de la part de ses sujets et pour les quelles il restait indifférent .deux jour après cet avertissement, les troupes de Fon-Kouo se ruèrent sur Bamenyam et razzièrent tout. Le chef Bamenyam réussit à se sauver et alla chercher asile ou’ est situé actuellement ce groupement.
Très touché par la perte de sa population ,il envoya les quelques gens qui l’avaient suivi après la bataille , et bien sur après le départ des Bagam , sur le champ de bataille pour arracher de la mâchoire de chaque cadavre Bamenyam une dent dont il fit un grand collier qu’il